Sur l’invitation de Bruno Le Roux, président du groupe socialiste, quatre acteurs de la société civile sont venus débattre avec nos députés sur les problématiques d’insertion des jeunes dans le travail. Les échanges ont été rythmés par les problématiques rencontrées par les acteurs locaux, les exemples de réussite et la réforme de la formation professionnelle, en présence de Michel Sapin, le ministre du Travail.
Sur l’invitation de Bruno Le Roux, président du groupe socialiste, quatre acteurs de la société civile sont venus débattre avec nos députés sur les problématiques d’insertion des jeunes dans le travail. Les échanges ont été rythmés par les problématiques rencontrées par les acteurs locaux, les exemples de réussite et la réforme de la formation professionnelle, en présence de Michel Sapin, le ministre du Travail.
« Les conditions économiques actuelles font des jeunes la variable d’ajustement du marché du travail qui alternent contrats d’intérim, CDD et périodes de chômage », Jean-Patrick Gille
Jean-Patrick Gille est le président de l’Union des missions locales et député SRC d’Indre-et-Loire.
La situation des jeunes demeure inquiétante. Selon l’INSEE, près de 2 millions de jeunes sont en situation de non emploi, ce qui fait des jeunes la catégorie la plus pauvre de notre société. Parmi ces jeunes, un million et demi sont suivi par les conseillers locaux.
La garantie jeune permettra cette année une meilleure insertion des jeunes. Il ne faudra cependant pas négliger les mesures d'aide à la création d'entreprise avec les « groupements de créateurs » par exemple.
« Il faut faire participer les jeunes à la définition et à la mise en œuvre de ces politiques ».
Il faut sortir d'une discrimination liée à l'âge, au risque d'instaurer une baisse du coût du travail pour les jeunes. La droite y est favorable, et l’a même tenté avec le Contrat première embauche (CPE).
Quelques bonnes pratiques en matière d’insertion des jeunes dans l’emploi
Interventions d’acteurs de la société civile : Jean-Luc Déjeans, directeur du CIFCA, Diba Medjaed, directeur de l'Ecole de la 2ème chance de Tours Val-de-Loire, Saïd Hammouche, directeur de Mozaic RH et Nicolas Macabéo, directeur de l’association Le Phare à Saint-Ouen.
Jean Luc Déjeans – directeur du CIFCA (Centre interprofessionnel de formation des commerces de l’alimentation). « L'alternance c'est d'abord une voie d'exigence et non une voie pour ceux qui ne peuvent pas réussir dans le système scolaire traditionnel. Nous avons de très beaux parcours qui vont jusqu'au doctorat ».
Sur le financement il se passe quelque chose de très important avec la fusion des organismes collecteurs et répartiteurs de la taxe d'apprentissage (…) Les fonds libres diminuent et pour la première fois, nous avons reçu un financement supérieur des entreprises partenaires à celui de ces organismes.
Retrouver ici le site du CIFCA
Diba Medjaed, directeur de l'Ecole de la 2ème chance de Tours Val-de-Loire. « Nous traitons les problématiques liées à la pauvreté des jeunes en collaboration étroite avec les missions locales ».
Le concept a été initié par Édith Cresson quand elle était commissaire européen. Ces écoles permettent à des jeunes de 18-25 ans sans qualification de reconstruire des parcours pour accéder à la qualification et à l'emploi. Soutenues par les collectivités territoriales, ce sont des projets de territoires à part entière.
« Ces écoles intègrent les entreprises locales qui doivent participer à l'effort de formation ».
Retrouver ici le site de l’E2C Tours Val de Loire
Saïd Hammouche, directeur de Mozaic RH. « Cabinet de recrutement à but non lucratif, nous travaillons sur la discrimination à l’embauche ».
Cette structure travaille sur la discrimination à l'embauche dans certains quartiers. Pour ce faire, son action porte essentiellement sur le recrutement qui est aujourd’hui dans le giron du secteur privé. C’est le premier cabinet de recrutement à but non lucratif qui agit avec le concours des organismes publics de l’emploi.
« Nous mettons en relation les entreprises qui recrutent avec nos partenaires qui disposent de profils correspondant aux besoins de ces entreprises ».
Cela repose sur une double stratégie : doter le Pôle emploi d'un bras armé pour le recrutement et dresser de bonnes pratiques de recrutement pour accompagner les jeunes.
Retrouver ici le site de Mosaïc RH
Nicolas Macabéo, directeur de l’association Le Phare à Saint-Ouen. « Notre but est de convaincre les entreprises de la richesse de ces candidats qui ne sont pas des clones mais qui pourront apporter beaucoup aux entreprises ».
« Nous travaillons en collaboration avec le Pôle emploi ».
Née de l’initiative de MozaicRH, cette structure travaille avec les acteurs de l’entreprenariat social et de l’accompagnement. Elle capte les besoins des entreprises et les oriente vers ses partenaires qui ont les profils correspondant à leurs besoins.
« Nous luttons contre toutes les discriminations à l'embauche, qu’elles soient liées au nom, à la couleur de peau, au sexe, ou au handicap. »
Retrouver ici d’autres informations sur Le Phare
« L’accompagnement et la formation sont les clés pour l'emploi des jeunes », Michel Sapin
Michel Sapin, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle et du Dialogue Socia.
La courbe du chômage des jeunes de moins de 25 ans baisse depuis 6 mois. C'est le résultat des politiques mises en place : emplois d'avenir, contrats de génération qui marchent mieux que ce que l'on dit. Dans les grandes entreprises se sont des dizaines de milliers d'emplois qui sont ouverts aux jeunes pendant trois ans.
La question du « bon emploi », c’est-à-dire de la précarité a été peu abordée. Il fallait attendre près d’une d'une dizaine d'année pour que la moitié d'une génération soit en CDI.
Le besoin d'accompagnement des jeunes. Il y a des jeunes qui n’ont même pas l’aptitude à aller frapper à la porte des entreprises car persuadés que cela ne servira à rien. C’est là où intervient la garantie jeune qui n'est pas de l'assistanat mais une petite aide financière avec un contrat pour donner un souffle au pouvoir d'achat à ces jeunes.
Il faut réorienter les fonds de la formation professionnelle vers les jeunes, les chômeurs et les moins qualifiés car aujourd'hui ce sont eux qui ont en le plus besoin même si elle doit continuer à bénéficier aux salariés. La moitié de ces fonds est gérée par les partenaires sociaux qui devront tomber d'accord pour aboutir à une réforme de la formation professionnelle qui devra être adoptée avant les prochaines élections municipales.
« On fait reculer le chômage des jeunes depuis 6 mois, c'est continu. Il faut le faire savoir dans les territoires ».